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réglisse et tension

Réglisse et tension : l'Anses lance l'alerte

Le jeudi 12 juin 2025, l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) a lancé l'alerte : "Une consommation régulière, même modérée, de réglisse peut faire grimper la tension et déséquilibrer le coeur". Chez certains, seuls quelques bonbons ou une tasse de tisane peuvent suffire pour faire grimper la tension. Retour sur cette mise en garde, sur les études qui l'étayent, et sur les gestes simples pour profiter du goût d’anis sans mettre ses artères sous pression.

Pourquoi la réglisse joue sur la tension ?

La racine de Glycyrrhiza glabra renferme la glycyrrhizine. Cette molécule inhibe l'enzyme 11β‑HSD2 ; le cortisol non désactivé se fixe alors sur les récepteurs de l'aldostérone. Le rein retient sodium et eau, perd du potassium : la pression monte, parfois brutalement. L'Anses a documenté 64 cas d’intoxication en dix ans, dont 42% avec hypertension sévère ou troubles du rythme. Un rapport toxicovigilance de 2022 détaille même des hospitalisations nécessitant monitoring cardiaque.

Ce que dit l'alerte 2025

L'avis publié par l'agence française rappelle deux points clé :

  • Les produits alimentaires dépassant 0,1g de glycyrrhizine par kilo doivent porter la mention : "Contient de la réglisse ; les personnes souffrant d’hypertension doivent éviter une consommation excessive."
  • Les consommateurs, hypertendus ou non, devraient limiter la prise continue et varier les en‑cas sucrés ou les infusions.

Des études qui confirment la hausse de pression

En mars 2024, l'université de Linköping a montré qu'une semaine à 75mg/j de glycyrrhizine augmente la systolique de 5mmHg chez des volontaires sains, certains dépassant même 10mmHg. La même équipe, reprise par ScienceDaily, note que les sujets les plus sensibles présentent aussi un début d'hypertrophie ventriculaire. D'autres travaux anglo‑saoudiens soulignent que l'élévation survient dès le cinquième jour et s'intensifie si la consommation se prolonge.

À partir de quelle dose faut‑il s'inquiéter ?

L'Organisation européenne des denrées (EFSA) situe le seuil prudent à 10mg de glycyrrhizine par jour pour un adulte. Au‑delà, des effets sur la tension sont possibles. Or, 100g de certaines confiseries ultra‑aromatisées peuvent en contenir plus de 150mg. Trois mugs d'infusion concentrée ou deux rouleaux de bonbons suffisent donc à dépasser la limite plusieurs jours d'affilée.

Effets sur les personnes hypotendues

À l'inverse, la réglisse peut sembler "utile" chez l'hypotendu chronique : la pression monte, la tête peut cesser de tourner. Pourtant, l'Anses rappelle qu'une tension rehaussée par la réglisse s'accompagne d'une perte de potassium. Le risque de crampes et d'arythmie annule le bénéfice perçu.

Cas réels : quand le bonbon finit aux urgences

Anne‑Lise, 46ans, n'avait jamais consulté pour son cœur. Elle grignotait tous les jours un mélange "réglisse salée" venu des pays nordiques. Après deux mois, vertiges, œdèmes des chevilles, tension à 185/105. Les médecins ont découvert une kaliémie à 2,8mmol/L, soit la limite dangereuse pour un arrêt cardiaque. L'arrêt total des confiseries, un supplément de potassium et un diurétique d'épargne potassique ont normalisé la situation en cinq jours.

Conseils pour savourer sans danger

  1. Lisez l'étiquette : si la mention réglisse apparaît parmi les premiers ingrédients, limitez la portion à une poignée par jour.
  2. Alternez les saveurs : remplacez une infusion de réglisse par une camomille ou un rooibos.
  3. Surveillez votre tension : trois mesures matin et soir pendant trois jours suffisent à voir si la glycyr­rhi­zine vous impacte.
  4. Vérifiez vos médicaments : les diurétiques, les corticoïdes et certains contraceptifs renforcent la perte de potassium induite par la réglisse.
  5. Signalez vos habitudes à votre médecin : cela évite une batterie d’examens coûteux pour une cause parfois aussi simple qu’un snack mal dosé.

La réglisse n’est pas un poison à bannir, mais une épice puissante à considérer comme telle, toujours avec modération et bonne information. Les amateurs peuvent continuer à savourer quelques pastilles ou un bâton à mâcher, tant que cela ne devient pas un réflexe quotidien. Une fois par semaine, ce plaisir d'anis restera un souvenir d’enfance, pas un ticket pour les urgences.

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